"Je suis venu exprès ici, où aucun autre candidat n'a voulu venir, pour prendre des engagements concrets"

À l'occasion de son déplacement à l'Île de la Réunion, François Bayrou a rencontré les jeunes du quartier du Chaudron, révoltés par la vie chère et l'explosion du chômage.

Dès son arrivée à l'aéroport Roland-Garros de Saint-Denis, François Bayrou a pu sentir la chaleur réunionnaise avec l'accueil de 2.000 supporters enthousiastes avec sifflets, tambourins et banderoles proclamant: "La Réunion avec Bayrou" ou encore "Bayrou président". La présidente du Conseil général, Nassimah Dindar, n'a pas manqué de lui réaffirmer tout son soutien à quelques jours du premier tour.

"Ma priorité : renconstruire des emplois dans notre pays"

Le député des Pyrénées-Atlantiques s'est aussitôt rendu au marché coloré du Chaudron où il a longuement déambulé entre les étals, dégustant noix de coco et zattes (fruits locaux), dialoguant avec marchands et clients sur la vie chère et le chômage galopant qui touchait, fin 2011, 29,5% de la population active, dont 60% des jeunes de 15 à 24 ans. François Bayrou s'est d'abord voulu positif, évoquant les atouts naturels et touristiques de l'île et le "miracle de l'harmonie" du melting-pot réunionnais. Offensif, il a ensuite dénoncé "l'inacceptable taux de chômage des jeunes" : "S'il y a une politique nouvelle à construire, ici comme en France, c'est de reconstruire des emplois chez nous", a-t-il lancé, fidèle à son credo du "Produire en France".

"Sur ce marché, il y a des carottes importées d'Australie, vous ne pensez pas qu'il y a à La Réunion le climat, l'eau, la terre pour que l'on puisse produire pour la population réunionnaise", a-t-il interrogé. "Il faut penser différemment l'outre-mer, non pas comme une charge ou une obligation, mais comme une clef de développement", a-t-il poursuivi, en estimant que l'île peut devenir "un paradis des énergies renouvelables", du tourisme et de l'agro-alimentaire. Dans cette optique, François Bayrou propose "une zone franche globale" pour soutenir la production, avec un allègement des charges pour chaque emploi créé.

A la rencontre des jeunes du quartier du Chaudron

Dans la cité voisine, des jeunes révoltés, au look "black panthers", ont leurs propres idées sur ce que pourrait être le développement de l'île. Autour du candidat, ils sont une trentaine portant tous le tee-shirt noir et rouge de leur mouvement le RSKP (les Réunionnais se battent contre les profiteurs), inspiré du LKP antillais. "Ce sont des jeunes universitaires, diplômés mais au chômage, qui travaillent sur l'avenir de La Réunion. Ils ont une colère légitime", a présenté Nassimah Dindar, présidente du conseil général. "J'avais reçu de nombreux messages me disant de ne pas y aller. Je crois au contraire qu'il faut accepter de rencontrer les gens et spécialement les jeunes, pour parler de leur vie, pour les entendre, pour prendre la mesure de leurs difficultés et de leurs espoirs", a plaidé de son côté le candidat à la présidence de la République, également accompagné par Thierry Robert, Maire de Saint-Leu et vice président du Conseil général.

"On avait lancé un appel à tous les candidats sur RFO. Le PS et l'UMP national voulaient nous voir mais les barons locaux se sont interposés. On veut nous bâillonner parce qu'on dérange, qu'on dit la vérité sur la situation de l'île", lui a expliqué Frédéric Maillot, un jeune chômeur militant. "On ne veut plus subir le modèle économique et politique mais construire La Réunion avec la jeunesse d'en bas, La Réunion d'en bas", a quant à lui détaillé Didier Vaitiligon, secrétaire général du RSKP, en lui remettant son projet pour l'île. "On y écrit que les capitaines d'industrie doivent être issus de La Réunion d'en bas, pas de la colonie comme depuis 300 ans. Notre exigence, c'est que le système économique par l’intermédiaire du politique favorise ces jeunes là", ont-ils poursuivi. "Si politiquement rien n'est fait, on ira l'imposer par nous-mêmes", a menacé un autre jeune présent.

"Elu président de la République, je reviendrai et nous construirons ensemble"

"Je vous rejoins lorsque vous dites que c'est dans l'activité économique, l'entreprise et la création de nouvelles filières, par vous, qu'est l'avenir de La Réunion. Moi je signe cela", a répondu François Bayrou, très attentif. "Je suis venu exprès ici, où aucun des autres candidats n'a voulu venir, pour vous entendre, pour vous soutenir et pour prendre des engagements concrets", a-t-il ajouté.

Le candidat a égrainé ses propositions en la matière : "réglementer les prix, comme l'autorise l'article 1 de la loi sur l'Outre-mer", "alléger les charges des entreprises pour soutenir l'économie sans passer par des subventions qui ne produisent souvent aucun fruit", "créer une zone franche globale et large pour permettre qu'il y ait de vraies entreprises dans de vrais secteurs d'activités", mais aussi "aider, soutenir les gens qui ont des idées pour créer des activités aussi bien touristiques que dans les énergies nouvelles, les ressources de la mer, le commerce". "Si on ne décrète pas que le 'produire français' est notre priorité, le modèle français va s'effondrer. Le modèle social, le modèle républicain, les services publics, la Sécu, les retraites, le RSA sont entièrement construits sur l'activité économique de la France, sur les charges sociales, sur les impôts, sur la CSG", a-t-il rappelé, devant un auditoire visiblement satisfait.

"Demain, si vous êtes président de la République, revenez vers nous et on construira ensemble. C'est un pas qu'on fait vers vous, parce que la jeunesse n'y croit plus", a conclu l'un des jeunes avec espoir. "Je reviendrai", leur a répondu François Bayrou.

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