"Il faut des barrières plus étanches entre la banque de dépôt et la banque de finance"

"Quand vous avez un excès d'endettement dans une économie, vous avez automatiquement une finance hypertrophiée, et une finance hypertrophiée fait des bêtises", a expliqué Jean Peyrelevade. "Il y a une responsabilité partagée des politiques qui ont, depuis 30 ans, laissé gonfler la dette publique". Il a également réagi aux propos de François Hollande pour qui "l'ennemi, c'est la finance". "Il est un peu commode, voire démagogique, de dire ‘la finance est responsable des problèmes que nous avons sur la dette souveraine’. Non, c'est une responsabilité partagée".

Pour l'ancien directeur du Crédit Lyonnais il y a une vraie priorité à séparer les banques de dépôt des banques de marché. "La banque originelle, ce qu'on appelle la banque de dépôt, est celle qui ouvre des crédits à l'économie réelle. Au passif, elle a des dépôts, les dépôts c'est de la monnaie, c'est un bien public. Cette banque joue un rôle tellement important qu'il faut qu'elle soit protégée. Les banques de marché ont des activités d'émission et de placement de valeurs mobilières sur le marché d'actions et d'obligations. Le marché financier, on le voit bien aujourd'hui, est un marché très volatil. Si vous mettez les banques de dépôt en prise directe avec ces activités de marché, elles vont être soumises à la volatilité du marché", a-t-il expliqué avant de proposer : "Il faut donc étudier la façon de mettre des barrières plus étanches entre la banque de dépôt et la banque de finance".